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Une méprise (courante) sur le rôle du psychologue du travail

Une récente étude de la Fondation Jean Jaurès propose dix mesures clés pour améliorer le système de santé mentale en France, face à une détérioration alarmante de "l'état de santé mentale des Français".


Concernant spécifiquement la santé au travail, l'étude souligne plusieurs points :

  • Les troubles liés à la santé mentale représentent la première source d'arrêts de travail prolongés et 25% des causes d'invalidité en France,

  • L'étude recommande de faire de la santé psychologique des travailleurs une priorité, avec quelques mesures volontaristes :

    • Reconnaître l'épuisement professionnel et la perte de sens au travail comme maladies professionnelles,

    • Renforcer la médecine du travail en créant des postes de psychologues du travail,

    • Déployer un plan national de formation à la prévention des troubles psychiques au travail, avec un abondement public du Compte personnel de formation (CPF).


Le débat est bienvenu, mais il y a une méprise. La détecterez vous dans cet extrait ?




La Fondation semble en effet adopter une vision réductrice du rôle du psychologue du travail, en le cantonnant principalement au traitement des effets négatifs du travail. Cette approche mérite d'être questionnée.


Le psychologue du travail joue principalement un rôle de prévention des risques psychosociaux. Il intervient en amont pour identifier et réduire les facteurs de risque organisationnels, structurels et relationnels. Son expertise va bien au-delà du simple traitement des effets négatifs, pour lequel il n'est peut-être d'ailleurs pas toujours le plus légitime (est-ce que je manie bien l'euphémisme ?).

Le psychologue du travail contribue ainsi à l'analyse des pratiques professionnelles, au conseil en organisation et à l'accompagnement des changements, notamment via la clinique des usages (dont on reparlera ici). Ainsi, il participe à l'amélioration globale des conditions de travail.


En considérant le psychologue du travail comme un intervenant en réaction aux problèmes, on passe à côté de son rôle proactif et préventif essentiel. Cette vision pourrait conduire à mal intégrer la profession dans les stratégies globales de santé au travail et de développement organisationnel et à la cantonner à la prise en charge des effets d'un travail délétère.


Reste à la profession à ne pas elle-même prôner une telle vision, et à encadrer les pratiques des psychologues du travail qui proposent des accompagnements individuels... mais c'est là un tout autre chantier.



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