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Psychologue du travail ?

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Dans de nombreux discours, le travail est réduit à une succession de tâches, à des performances mesurées en chiffres. Pourtant, ce qui use, ce qui fatigue, mais aussi ce qui donne du sens, se joue dans l’activité réelle : ce que les gens font concrètement, avec leurs outils, leurs collègues, leurs contraintes, leurs règles implicites et les objectifs fixés (souvent contradictoires).

C’est précisément sur ce terrain que le ou la psychologue du travail intervient. Son rôle n’est pas de faire entrer les individus dans les cases d’une organisation, mais d’aider à comprendre pourquoi le travail fonctionne… ou pourquoi il coince. Pourquoi il épuise, pourquoi il résiste.

Un.e psychologue du travail s’intéresse d’abord à l’impact du travail sur les collectifs. Mais il ou elle peut aussi être une ressource précieuse pour les personnes en crise, voire en rupture dans leur vie professionnelle. Dans ces situations, il s’agit de revisiter le parcours et les conditions de travail de la personne pour comprendre ce qui, dans l’activité réelle, a conduit à cette impasse. Une co-analyse permet alors d’éclairer les tensions liées au travail – conflits éthiques, empêchements, manque de reconnaissance, etc. – et de distinguer ce qui relève de la sphère personnelle ou de l’organisation. Cela ouvre également des pistes d’action concrètes : mobilisation du collectif, de la médecine du travail, d'un.e psychologue clinicien.ne, ou de tout autre professionnel.le pertinent.e.

À rebours d’une approche culpabilisante ou strictement managériale, le ou la psychologue du travail propose un regard critique, curieux et engagé sur les réalités concrètes du travail. Il ou elle n’envisage pas la discipline comme un simple outil de développement personnel. Au contraire, la psychologie du travail construit des espaces de décryptage et de réflexion sur les logiques organisationnelles pathogènes, afin de les traiter en profondeur.

La théorie de l’activité est l’un des cadres mobilisables pour ce décryptage. Développée à partir des travaux de chercheurs comme Lev Vygotski, Alexei Leontiev, Yves Clot ou Yrjö Engeström, elle considère que pour comprendre le travail, il faut observer l’activité dans son contexte : outils, règles, rôles, tensions, adaptations.

Cette approche permet d’analyser le travail, non pour juger les individus, mais pour comprendre les contradictions systémiques et ouvrir des pistes de transformation.

Travailler sur l’activité, c’est ouvrir un espace pour parler du travail tel qu’il est réellement. Cela peut passer par :

  • des entretiens et observations de terrain,

  • des autoconfrontations,

  • des ateliers collectifs d’analyse du travail,
  • des temps de mise en débat sur les règles implicites,

  • des appuis à la conception ou à la transformation d’outils, d’organisations, de métiers,
  • ...


Ces dispositifs permettent de faire remonter la réalité du travail au cœur des collectifs et du management. Parfois, ils relancent la dynamique d’un métier, d’une équipe, d’un projet.

Un.e psychologue du travail peut adopter plusieurs approches : clinique, cognitive, sociale… Lorsqu’il ou elle s’inscrit dans une démarche de clinique de l’activité, il privilégie l’analyse du travail réel, l’écoute des professionnels et le respect des collectifs.

Son objectif n’est pas d’adapter l’humain à la machine, mais bien de transformer le travail pour qu’il soit soutenable, émancipateur et porteur de santé.

« La santé ne se décrète pas, elle s’élabore dans et par l’activité. » (Yves Clot)

des salariés podcastent à l'atelier

la psychologie du travail en podcast

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