2025 année des plans sociaux : une mobilisation des psys du travail ?

2025 a été proclamée « année de la santé mentale » et c'est très bien. Mais dans les entreprises, les restructurations s’intensifient : plans de sauvegarde de l’emploi, fermetures de sites, suppressions de postes.

Les chiffres sont connus : plus de 11.000 ruptures de contrat en 2024, une hausse record du nombre de PSE. Et le pire semble devant nous, dans un silence quasi total sur les effets psychiques.

Alors on indemnise. On reclasse. On organise des ateliers de rédaction de CV. Mais on parle trop peu du travail qui s’effondre. Du métier qui disparaît. Des équipes qui se défont et des corps qui lâchent.

Le PSE est devenu une procédure banalisée.

Mais ses conséquences humaines ne le sont pas.

Perte de sens. Isolement. Culpabilité. Surcharge. Épuisement.Ce n’est pas du « mal-être ». C’est un dommage psychique, encore trop souvent traité comme une externalité, comme un effet secondaire. Et quand il est reconnu, c’est en euros, pas en mots. On négocie des indemnités.

Les psychologues du travail et autres professionnel.les de la santé ne peuvent plus rester en périphérie.

Nous observons au quotidien ce que ces dispositifs font aux personnes, aux collectifs, au sens du travail. Nous avons donc un rôle à jouer : rendre visible ce que l’organisation veut effacer.

Cela signifie :

• Exiger une évaluation systématique (et sérieuse) des impacts psychiques des restructurations.

• Refuser qu'un PSE soit uniquement une négociation financière.

• Créer des espaces de parole sur le vécu réel, pas seulement sur les "compétences transférables".

• Interpeller les institutions : les effets des PSE et restructurations relèvent du champ de la santé publique, comme l'avait rappelé l'HIRES en 2009.

  
  

2025 ne peut pas être l’année des seules bonnes intentions.

Si la santé mentale est une cause nationale, alors elle doit inclure ce qui la blesse : le travail disloqué, les collectifs défaits, la violence de certaines décisions économiques.

Alors, faisons entendre une autre voix.

Une voix de terrain. La nôtre.

Psychologues du travail : faisons-nous entendre.

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